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Le sexisme en milieu politique

5 octobre 2021,

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« Sorcière », « poissonnière », « folle ». Ces termes sont monnaie courante dans le milieu politique. Et contre qui ? Contre des femmes politiques telles que les politiciennes Hilary Clinton, Sigrid Kaag ou bien encore Mathilde Panot, et bien d’autres. Les femmes sont encore couramment marquées au fer rouge lorsqu’elles osent prendre la parole pour une cause qu’elles défendent. Mais d’où cela vient-il ? Et comment reconnaître le sexisme sous-jacent dans la politique et les médias ?

Reconnaître et éradiquer le sexisme

Moins d’opportunités sur le marché du travail ? Check. Répartition inégale des responsabilités en matière de soins ? Check. Sexisme dans la rue, sur le lieu de travail et dans les médias ? Check, check et double check. Les femmes sont traitées différemment dans notre société, et cela peut être observé de nombreuses manières différentes. Malheureusement, nous ne nous en rendons souvent pas compte. Nous y sommes tellement habituées ou nous avons peur de nous faire insulter si nous ouvrons la bouche.

Le sexisme en ligne

Le monde numérique est l’endroit idéal pour faire régner le sexisme et la misogynie. Les femmes politiques et les responsables des médias sont beaucoup plus susceptibles d’être ridiculisées, intimidées et agressées que les hommes. Les femmes qui s’impliquent dans les débats reçoivent également une tonne de propos sexistes. D’une certaine manière, il ne s’agit jamais du contenu, mais surtout du fait que c’est une femme qui ose exprimer son opinion. « Je me la taperais bien » ou « Peut-être qu’elle la fermera quand elle se fera enfin baiser » sont des remarques qui ne sont jamais adressées aux hommes.

Bien sûr, les hommes sont aussi jugés sur leurs actes. Ils sont corrompus, peu fiables, ou tout simplement des connards. Cependant, les campagnes de haine auxquelles les femmes sont confrontées sont beaucoup plus vicieuses, méchantes et humiliantes. En gros, les femmes devraient juste se taire – c’est à ça que ça se résume. Cela ne nous renseigne pas seulement sur les opinions misogynes de ces commentateurs narquois. Mais aussi sur la manière dont les femmes ayant du pouvoir ou une opinion sont encore inconsciemment perçues.

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Les opinions stéréotypées

Le sexisme a un impact sur la manière dont les femmes s’impliquent dans le débat, ou même sur leur volonté d’entrer dans l’arène politique. Certes, d’énormes progrès ont été réalisés : nous avons le droit de voter, nous jouissons de droits reproductifs et ce plafond de verre semble de plus en plus pénétrable. Cependant, les stéréotypes sur le rôle des femmes sont plus répandus que jamais. Ces préjugés sous-jacents, qui ne sont souvent pas très subtils, doivent simplement être abordés si nous voulons améliorer la situation des femmes.

Tout commence par la reconnaissance du problème : les remarques, les prétendues « blagues » et les commentaires sexistes auxquels les hommes n’ont jamais à faire face.

Vous me trouvez sympathique ?

L’une des choses avec lesquelles les femmes en politique et dans les médias se débattent est le facteur de sympathie. Exemple concret : lorsque Hilary Clinton s’est lancée dans la course à la présidence en 2016, elle a été soumise à de nombreux abus verbaux. Ce que ses adversaires ont le plus ciblé, c’est sa personnalité. On a dit d’Hilary qu’elle était stridente, hargneuse et antipathique – une image qui lui a collé à la peau tout au long de la campagne.

Il n’est pas surprenant que les doreurs d’image collent de tels adjectifs aux femmes qui montent au sommet. Après tout, une femme « antipathique » n’ira pas bien loin. N’est-il pas étrange qu’un homme qui débite continuellement des conneries sexistes puisse devenir président, alors que des femmes un peu moins sympathiques n’ont aucunes chances ?

Tous les regards sont tournés vers elle

Le principe du « deux poids, deux mesures » est bien vivant et a une incidence sur la présence des femmes en politique et dans les médias. Des chercheurs de Harvard ont découvert que les électeurs regardent les femmes « en quête de pouvoir » avec suspicion. Vous êtes ambitieuse et vous le montrez ouvertement ? Il y a de fortes chances que votre facteur de sympathie diminue. Ce n’est pas nécessaire d’être désagréable pour être qualifiée d’antipathique ; il s’agit plutôt de ne pas se comporter de manière dite « féminine ».

Ce facteur de sympathie ne s’applique pas aux hommes. Un homme est-il méchant, rustre ou grossier ? Les gens supposent qu’il sera probablement un leader fort, exactement parce qu’il ne se soucie pas de ce que les autres pensent de lui. Bien sûr, les hommes sont également jugés sur leur sympathie. Mais s’il n’apparaît pas comme merveilleusement charismatique et sociable, cela n’aura probablement pas d’impact sur la façon dont nous jugeons ses compétences.

Plaire aux gens

La situation est vraiment différente pour les femmes. Les électeurs ne soutiennent pas une femme si elle ne répond pas à certaines normes dites « féminines », quelles que soient ses qualifications. Le problème est que les récits « antipathiques » influencent les électeurs sans qu’ils ne s’en rendent compte. Nous n’avons aucune raison de ne pas aimer Hilary Clinton – nous ne la connaissons même pas personnellement. Mais si nous l’entendons suffisamment, nous finirons par la juger en fonction des rumeurs et des histoires dont on nous abreuve.

Les femmes en sont conscientes et font tout ce qu’elles peuvent pour se montrer aussi sympathiques que possible. C’est ainsi que le facteur de sympathie influence les électeurs, la façon dont les femmes se comportent et se présentent, et la façon dont la politique est menée.

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Les affaires familiales

Ce double standard se manifeste également dans l’attention excessive accordée à la vie familiale de la femme. Par exemple, les femmes se débattent souvent avec le principe de « l’impossibilité de réussir ». Elles font preuve d’ambition et de dynamisme ? Alors elles doivent échouer en tant que femme et en tant que mère de famille. Elles mettent leur famille en priorité ? Alors elles ne sont probablement pas faites pour cette fonction.

Les hommes n’ont pas à s’inquiéter de cela – personne ne se soucie de la manière dont ils concilient leur vie de famille et leurs ambitions professionnelles.

338 articles d’actualité

Pendant ce temps, les médias se régalent et se rendent régulièrement coupables de préjugés sexistes dans leurs reportages. Mais quelle est la gravité réelle de ce phénomène ? Des chercheurs de l’université d’État de l’Utah ont décidé de mettre la question à l’épreuve et ont parcouru 338 articles de presse consacrés à des hommes politiques. Ils ont divisé les questions en différents sujets, tels que le sexe, la vie de famille, les qualités de leadership, les questions relatives aux hommes et aux femmes, et les commentaires sexistes.

Leurs conclusions ? Les femmes sont remarquablement plus souvent interrogées sur des sujets tels que leurs origines, leur mariage, leur vie de famille et leur personnalité. Elles sont également plus susceptibles d’être interrogées sur la pauvreté, l’éducation, les soins de santé et les questions sociales, car nous les associons à des qualités féminines telles que l’attention portée aux autres. L’économie, l’armée ou les affaires étrangères ? Les femmes sont que très rarement interrogées sur ces sujets.

Où sont ces enfants ?

La politicienne néerlandaise Kathalijne Buitenweg en a témoigné dans un article d’opinion paru dans le Groene Amsterdammer : « Pendant les dix années où j’ai travaillé en tant que députée européenne, les gens voulaient généralement savoir deux choses sur moi : est-ce que je me sentais plutôt européenne ou néerlandaise ? Et après : qui gardait mes enfants lorsque j’étais à Bruxelles ou à Strasbourg pendant la semaine ? »

Lorsqu’elle a ensuite demandé à un collègue masculin si on lui avait déjà posé des questions sur ses dilemmes parentaux, la réponse n’a pas été surprenante : non, jamais. Les hommes sont beaucoup moins enclins à aborder des thèmes sexués ou dits « féminins », car ils sont considérés comme la norme en politique. Ils sont interrogés sur leur expérience et leurs réalisations professionnelles, tandis que les femmes peuvent parler pendant des heures de leurs projets pour changer la société et se retrouver avec un titre comme « En tant que mère, j’ai toujours de l’ambition ».

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La femme considérée comme sorcière

D’Hillary Clinton sur un balai volant à la politicienne néerlandaise Sigrid Kaag, qui a été visée par le hashtag #hexit (heks est le mot néerlandais pour sorcière) lorsqu’elle a démissionné : si une femme a trop de pouvoir, est intellectuelle et éloquente, elle est commodément qualifiée de « sorcière ».

Ce jeu de mots aussi astucieux peut faire rire. Et, dans le cas du hashtag #hexit, des milliers de lecteurs ont certainement glousser derrière leur écran. Cependant, cela ne change rien au fait que ce que ces femmes ont à dire est tout simplement rejeté avec une étiquette désobligeante.

La misogynie déguisée

Qu’est-ce que cela signifie d’être étiqueté comme une sorcière ? D’où est-ce que ça vient et comment cela nous affecte-t-il encore aujourd’hui ? À la fin du 19ème siècle, la suffragette Matilda Joslyn Gage a proposé quelque chose de révolutionnaire. Elle a déclaré que la persécution des sorcières n’avait rien à voir avec la lutte contre le mal. C’était simplement de la misogynie déguisée, une façon sournoise d’opprimer les femmes. Le sexisme avant l’heure.

Les sociétés de l’époque étaient dominées par des hommes puissants. Les femmes étaient considérées comme faibles et inférieures. Elles devaient veiller à ne pas devenir trop intelligentes, trop indépendantes ou trop éloquentes, sous peine de compromettre la position privilégiée des hommes. La société attendait plutôt des femmes qu’elles soient dociles, douces et obéissantes.

Grande gueule ? Brûlez-la sur le bûcher

Et si les femmes sortaient de ce rôle que la société lui impose ? Eh bien elles devenaient tout simplement des cibles. C’est le cas de Mary Bliss Parsons : une femme mariée, mère de neuf enfants en bonne santé, que l’on qualifiait de « femme à la parole forte et aux manières dominatrices ». Sa grande gueule et sa nature dominatrice ont suffi à la faire accuser de sorcellerie en 1674. Elle réussit à fuir la persécution. Si Mary a échappé au bûcher, de nombreuses autres femmes ayant trop de confiance en elles, des opinions tranchées ou des connaissances médicales ont connu un sort bien plus sombre.

Pas moins de 78 % des sorcières persécutées étaient des femmes. Les hommes qui ont été brûlés sur le bûcher étaient généralement apparentés à des femmes accusées de sorcellerie. Il est faux de croire qu’une épithète abusive comme « sorcière » n’a rien à voir avec la misogynie. Même si vous ne savez rien de la chasse aux sorcières, il est évident que ce mot est utilisé uniquement pour les femmes qui osent se lever et parler. En ce sens, le mot « sorcière » n’est rien d’autre qu’une façon d’essayer de les faire taire.

La persécution des femmes se poursuit

Malheureusement, en 2021, les femmes sont encore impitoyablement punies pour s’être levées, avoir fait preuve de leadership et avoir fait entendre leur voix. Les effets du sexisme et de la misogynie sont évidents. Il est impératif que ces messages haineux découragent les femmes d’entrer dans l’arène publique, politique ou dans l’espace en ligne.

En décalage avec la réalité

Les femmes qui réussissent doivent rapidement faire face à des idées bien ancrées sur le rôle de la femme. Nous pouvons penser que la persécution des femmes est derrière nous, mais elle continue, bien que sous une forme différente.

Notre société a encore du mal à accepter les femmes qui se distinguent, celles qui sont indépendantes, qui ont des opinions bien tranchées, qui jouissent de la liberté sexuelle, qui ne veulent pas d’enfants ou qui restent célibataires. En bref : quand elles font tout ce pour quoi elles ne sont soi-disant « pas faites » en tant que femmes.

Debout pour la liberté

Les femmes osent-elles aller à l’encontre de ces normes imposées ? Dans ce cas, elles sont considérées comme un danger pour la position dominante des hommes. Elles ne sont peut-être plus brûlées sur le bûcher, mais elles peuvent compter sur des charges de misogynie pure et simple.

C’est un combat pour les femmes elles-mêmes, mais aussi pour les progrès que nous essayons de faire dans notre émancipation. Tant que nous acceptons que des femmes importantes soient réduites au silence, nous souffrons toutes. Défendons la liberté des femmes de faire entendre leur voix… sans qu’elles soient publiquement clouées au pilori et scrutées à la loupe.

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