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Le plaisir prostatique

10 juillet 2022,

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Un secret bien gardé.

Lorsque l’on entend le mot prostate, on l’associe le plus souvent avec la surveillance médicale qu’on devrait y porter après 50 ans, et qui nous mène à envisager, entre autres réjouissances, risques de cancer et problèmes d’incontinence. En la matière, on ne parle que trop rarement de plaisir. Or, cette petite glande située sous la vessie, et dont la fonction première est de produire une partie du liquide séminal contenu dans le sperme, est aussi une zone érogène qui, lorsqu’elle est stimulée, va ouvrir la porte à de nouvelles sensations d’extase.

Restant largement inexplorée, on connaît pourtant ses capacités orgasmiques depuis longtemps. Figurez-vous que le massage prostatique est une technique ancestrale utilisée depuis des millénaires pour ses vertus thérapeutiques (il permet entre autres d’éviter les inflammations que sont les prostatites en favorisant l’élimination du liquide accumulé dans les conduits de la prostate, il augmente l’afflux sanguin, soutien précieux à une érection fonctionnelle…).

Figurez-vous que le massage prostatique est une technique ancestrale utilisée depuis des millénaires pour ses vertus thérapeutiques.

Un orgasme très particulier.

La zone entourant la prostate est très innervée. Les adeptes du “point P”, comme on l’appelle aussi, évoquent des plaisirs puissants, par vagues, procurant des sensations qui se diffusent dans tout le corps. Il s’agirait d’orgasmes intenses qui peuvent transporter le corps entier, sans érection ni même éjaculation. Attention, nous allons ici bouleverser un monde : les personnes à pénis peuvent être excitées, avoir du plaisir et même des orgasmes, sans érection ou éjaculation…Et oui, boum. Ici, la sensation orgasmique ne se joue donc pas sur une stimulation externe, mais vient bien de l’intérieur, et se manifeste par micro-contractions jusqu’au point de non-retour. Dans cet accès au plaisir, tous les muscles du plancher pelvien jouent un rôle important, faisant ainsi vibrer d’autres organes, dont la prostate.

Point technique.

Pour masser ou stimuler la prostate, il existe deux moyens de s’y prendre : par le périnée, c’est-à-dire en externe, en appuyant (assez fort) sur la petite zone située entre l’anus et les testicules, ou directement par le rectum, en interne. Bien entendu, il ne suffit pas de poser un doigt (ou autre objet dédié) à cet endroit de son intimité pour atteindre l’orgasme prostatique, c’est un plaisir qui a besoin de monter progressivement. On peut commencer par stimuler la partie entre l’anus et les testicules en appuyant dessus avec le pouce, puis on passe la barrière anale et on essaie de se concentrer sur les sensations. La prostate est située environ à 7 cm de l’anus en direction de la vessie, elle se reconnaît par sa taille, semblable à celle d’une châtaigne et sa consistance, semblable à celle d’une balle en mousse. Une fois repérée, il ne reste plus qu’à chercher le type de stimulation qui plaira le plus. C’est une exploration que l’on peut faire en solo aussi bien qu’à deux (la communication avant, pendant et après est de mise dans ce cas-là, évidemment).

Bien entendu, il ne suffit pas de poser un doigt (ou autre objet dédié) à cet endroit de son intimité pour atteindre l’orgasme prostatique, c’est un plaisir qui a besoin de monter progressivement.

C’est une zone qui s’apprivoise, avec du temps, l’orgasme prostatique ne s’atteint pas forcément du premier coup et encore moins en 5 minutes, mais aussi avec délicatesse et douceur. Comme pour toute nouvelle exploration intime, il est important de se mettre en confort. Aussi, à chaque personne de trouver la position qui lui ira bien (sur le côté, en chien de fusil, le bas du dos sur un coussin, les genoux relevés vers soi…), c’est en vous écoutant et en laissant libre cours à votre curiosité que vous trouverez votre manière de faire et débusquerez des sensations qui seront uniques.

Points d’attention.

Évidemment, il ne faut jamais se forcer. En matière d’intime, rien n’est jamais obligatoire, et certaines mesures doivent être respectées pour minimiser d’éventuels risques et maximiser l’accès au plaisir. Si ce sont des doigts qui stimulent, en externe ou en interne, il est important d’avoir les ongles bien taillés et de s’être bien nettoyé les mains. Si l’on utilise un sextoy (il existe plusieurs masseurs prostatiques sur le marché), on aura prêté attention à le nettoyer avant de l’utiliser, et son insertion se fera par étapes, au rythme de chacun(e) afin de ne pas brutaliser la muqueuse. Pour mémoire, on ne lésine jamais non plus sur l’utilisation de lubrifiant, allié systématique à toute pénétration anale. Et si le jouet est vibrant, on y va crescendo sur la puissance. Enfin, on n’insère pas n’importe quel objet : uniquement ceux qui y sont destinés et donc dotés d’un “stopper” (généralement un anneau ou poignée de sécurité à leur base), car l’anus aspire.

Évidemment, il ne faut jamais se forcer. En matière d’intime, rien n’est jamais obligatoire.

Quelques dernières pistes de réflexion.

Il faut du temps pour explorer une nouvelle sexualité et se découvrir autrement. Comme tout plaisir, celui-là s’apprend. Peut-être encore un peu plus que d’autres, socialement plus accessibles, le plaisir prostatique demande de déconstruire certaines croyances, encore bien inscrites dans nos systèmes de pensée.

C’est une pratique encore taboue à plusieurs égards. D’abord, les considérations hygiéniques peuvent freiner l’accès à cette intimité, et l’on peut comprendre que cela pose quelques questions. Pour y répondre, je vous donne rendez-vous dans le prochain article où cela sera abordé dans le détail. Ensuite, le plaisir prostatique souffre d’un stigma fort en matière de représentations : la pratique anale, quelle qu’elle soit, est généralement associée à une orientation sexuelle. Si l’on suit cette logique, tous les hommes qui expérimenteraient leur plaisir prostatique seraient donc homosexuels ? Et bien non, cela n’a rien à voir ! C’est une zone érogène accessible à toute personne la possédant, si toutefois c’est désiré. Tout simplement. Il y a peut-être ici matière à bouleverser quelques croyances afin de sortir d’une sexualité hétéronormative peut-être trop enfermante…

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