Est-il normal d’avoir mal pendant les rapports ? Douleurs et sexualité sont des sujets de plus en plus abordés, et enfin ! Les paroles se libèrent sur ces expériences intimes, car les douleurs concernent malheureusement de nombreuses personnes, notamment des femmes (on estime que près de 20% en souffrent). On avance progressivement vers une meilleure considération de ces problématiques, qui touchent encore trop souvent l’intime féminin.
Ces douleurs portent le nom de dyspareunies. Ce terme désigne toute douleur génitale persistante ou récurrente ressentie pendant ou après un rapport sexuel. Elles peuvent intervenir en externe, comme en interne, rendant même parfois toute pénétration impossible, et peuvent être ponctuelles, systématiques, récurrentes.
D’où viennent ces douleurs ?
Les douleurs peuvent avoir des causes multiples, d’origines organiques et/ou plutôt psychologiques. Une dyspareunie peut être primaire, c’est-à-dire qu’elle apparaît au début de la vie sexuelle, et/ou secondaire, lorsqu’elle se manifeste plus tard. On peut aussi parler de dyspareunie globale, présente lors de toutes les relations sexuelles, ou situationnelle, c’est-à-dire lorsqu’elle n’est ressentie que dans certaines situations particulières (ou avec certain.e.s partenaires).
Évidemment, de l’identification des causes dépendra l’approche thérapeutique à préférer, car oui, les dyspareunies peuvent se soigner. Sur le versant organique, on peut retrouver différentes pathologies pouvant entraîner des douleurs : cystites, endométriose, malformations congénitales, infections, allergies, suites post-opératoires, changements ou dérèglements hormonaux… Du côté psychologique, tout ce qui va impacter de près ou de loin son rapport à l’intime peut avoir des conséquences : tout traumatisme ou violence, survenu à n’importe quel moment de la vie, un rapport compliqué à son corps, son image, une éducation à la sexualité inexistante et/ou sévère, dépression, anxiété, conflits dans le couple… Comme il est compliqué d’en faire une liste exhaustive, il s’agira d’aller explorer tous ces versants afin de pouvoir se faire au mieux accompagner.
Évidemment, de l’identification des causes dépendra l’approche thérapeutique à préférer, car oui, les dyspareunies peuvent se soigner.
Bien évidemment, les dyspareunies engendrent autant de douleurs psychologiques que physiques. En parler permettra de s’orienter vers les soins les plus adaptés et sortir du cercle vicieux dans lequel bien souvent l’on se retrouve enfermé.e.s. Plus les rapports sont désagréables ou douloureux, moins l’envie d’en avoir se fait sentir, cela paraît tout à fait logique. Le fait d’avoir moins d’envies et de désir va générer de la culpabilité et des tensions dans le couple, et cela va peser encore un peu plus lourd sur ces rapports de plus en plus rares. L’enjeu autour des rapports sexuels devenant ainsi très pesant, il est tout à fait classique de chercher à les éviter, ceci alimentant les tensions et la culpabilité, parasitant toute naissance potentielle de désir, et… ainsi de suite. Ajoutons à cela le fait que de tout temps les douleurs éprouvées pendant et après les rapports ont été passées sous silence et donc banalisées, il y a encore de nombreuses croyances à déconstruire (non la première pénétration vaginale ne doit pas faire “forcément” mal, non les rapports anaux ne sont pas systématiquement douloureux…).
Comment les soigner ?
Bien souvent, ces douleurs peuvent se traiter. Déjà en considérant qu’on ne poursuivra pas un rapport qui fait mal. Une pénétration douloureuse n’est pas normale, pas plus que n’importe quelle autre pratique sexuelle. Quand c’est douloureux, on arrête. Et cela ne veut pas dire qu’on doit cesser toute activité sexuelle ! Il y a plein d’autres façons d’avoir de l’intimité, de manière plaisante et sans douleur. A toutes fins utiles, rappelons qu’aucune pratique n’est obligatoire et indispensable pour avoir une sexualité épanouie…
Dans cette optique d’exclure toute douleur de sa sexualité pour revenir vers quelque chose d’agréable, on ne peut que conseiller d’en parler avec son/sa/ses partenaire(s). Déjà pour expliquer ce qu’il se passe et le faire exister, et ensuite parce que communiquer sur ses douleurs c’est considérer que l’on puisse faire autrement, que l’on puisse chercher ensemble à trouver d’autres manières de faire, d’autres plaisirs et ainsi favoriser d’autres pratiques. Pour prendre un exemple concret : se détacher du sexe pénétratif, s’il est douloureux (ou impossible) afin de se concentrer sur ce qui fait du bien, le temps de comprendre les causes du problème et de les traiter, serait tout à fait bénéfique.
Dans cette optique d’exclure toute douleur de sa sexualité pour revenir vers quelque chose d’agréable, on ne peut que conseiller d’en parler avec son/sa/ses partenaire(s).
Car les traitements des douleurs sont aussi variés qu’il existe d’origines aux dyspareunies. Cela peut passer par des prises en charge médicales, paramédicales, psychologiques, sexologiques… lorsqu’on a avancé sur le diagnostic. Mais pour ce faire, il s’agit de consulter afin d’avancer vers l’accompagnement le plus adapté. Ce sera ici probablement la partie la plus longue, traiter les causes de dyspareunies prend parfois du temps et il faut être patient.e.
Quoi qu’il en soit, vous n’êtes pas anormal.e, vous n’êtes pas seul.e et ce n’est pas de votre faute. Gardez confiance et ne laissez pas les douleurs et la souffrance générée s’installer. N’hésitez pas à vous faire aider, à en parler. Cela vous fera gagner beaucoup de temps et beaucoup de plaisir vers la reconquête d’une sexualité à soi.
1 réponse
Pourquoi les mentions dans la photo sont-elles parfois en anglais ? Uniquement pour céder à la mode des anglicismes ?