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Alerte body shaming

27 août 2023,

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Le “body shaming” est un anglicisme venant des mots shaming qui signifie humiliation et body qui se traduit par corps. Le body shaming consiste à subir des remarques désobligeantes, des moqueries, des insultes, à propos de son corps ou de son apparence.  

Reconnu comme une violence psychologique, le body shaming toucherait bon nombre de personnes au cours de leur vie. En 2019, au moins 30% de personnes en France[1] déclaraient en avoir été victimes. On peut donc imaginer que ce chiffre est bien en deçà de la réalité.  

Si ces violences peuvent être le fait de personnes qu’on ne connaît pas, les réseaux sociaux n’y étant pas étrangers, elles sont aussi pour beaucoup celui de personnes issues de l’entourage des victimes. Dans 45% des cas, il s’agit de collègues de travail, dans 25% des cas, d’ami.e.s, dans 15% des cas, de membres de la famille. Et il y a fort à parier que beaucoup d’entre eux ne voient pas où est le problème et ne mesurent pas que l’usage d’un langage acide, violent, pour humilier ou se moquer du corps d’une personne peut avoir des conséquences graves. Les chiffres explosent chez les 18/24 ans, âge où la confiance en soi peut être fragile et où l’on reste particulièrement influençable face à de tels propos : ils sont plus de la moitié à avoir été victimes de body shaming.  

Un phénomène amplifié par les réseaux sociaux

Dans le paysage des réseaux sociaux où les corps posent et s’exposent, où les images sont photoshopées, les lèvres gonflées, et où les filtres qui lissent, repulpent, bronzent, affinent sont devenus la norme, il paraît en effet bien farfelu de ne pas se comparer et développer de complexes. Derrière l’écran et l’anonymat d’un compte Twitter, Instagram ou TikTok, se cachent des internautes désinhibés pouvant s’acharner avec des remarques sexistes et misogynes ou donnant tout “simplement” un avis non sollicité sur un corps ou une apparence.

[blockquote style= »pinkxl »]Dans le paysage des réseaux sociaux où les corps posent et s’exposent, où les images sont photoshopées, les lèvres gonflées, et où les filtres qui lissent, repulpent, bronzent, affinent sont devenus la norme…[/blockquote]

Dans la lignée du body shaming, d’autres termes sont nés. Aux formes quotidiennes de harcèlement que sont le slut shaming ou le fat shaming, termes anglo-saxons forgés pour désigner l’humiliation des femmes jugées trop libres sexuellement dans le premier cas, trop grosses dans le second, s’ajoutent des campagnes d’humiliation ciblées d’une ampleur telle qu’elles deviennent de véritables évènements médiatiques. Les faits d’armes récents en la matière sont nombreux : Léna Mahfouf, Anna Biolay, Selena Gomez, Lizzo… la liste est longue et non exhaustive. Leur point commun ? Ce sont toutes des femmes ou des personnes queer, plus exposées aux agressions et au harcèlement. Depuis quelque temps, nous assistons à des prises de paroles publiques qui témoignent certainement d’une forme de conscience et surtout d’un ras-le-bol, mais qui sont aussi significatifs de l’ampleur d’un phénomène qui peut toucher absolument n’importe qui.  

Body shaming et cyber-harcèlement

Évidemment, et souvent, le body shaming peut être associé à du cyber harcèlement, qui est une forme de violence numérique pouvant s’exercer à travers divers canaux numériques. Ici encore, plus de 40% des français.e.s disent en avoir été victimes et, chaque année des suicides y sont associés. Il y a quelques semaines, une jeune adolescente s’est donné la mort pour ces raisons. Un rapport du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes rapporte ainsi qu’au moins une fille sur 5 âgée de 12 à 15 ans a été insultée en ligne sur son apparence physique (poids, taille ou autre)…  

  

Avec des injonctions plus pesantes et des moqueries toujours plus cruelles sur leur apparence physique, de plus en plus de personnes se laissent submerger par leurs  complexes, anciens ou nouveaux, et sombrent dans une perte de confiance en soi. Face à ces injonctions, au diktat d’une norme esthétique, de nombreuses personnes ressentent de plus en plus d’insatisfaction vis-à-vis de leur physique. Ainsi 74% des espagnol.e.s souhaiteraient changer quelque chose dans leur corps, ainsi que 64% des finlandais.e.s et des italien.ne.s, ou encore 57% des français.e.s. 

[blockquote style= »pinkxl »]Il semble donc nécessaire d’avancer sur la prise de conscience de ce qui peut être violent, humiliant ou malvenu dans nos paroles, quand on s’adresse à quelqu’un.[/blockquote]

Il semble donc nécessaire d’avancer sur la prise de conscience de ce qui peut être violent, humiliant ou malvenu dans nos paroles, quand on s’adresse à quelqu’un. En cas de doute pour savoir si un propos pourrait s’apparenter à du shaming, qu’il soit body, fat ou slut, demandez-vous si votre avis a été sollicité. Si ce n’est pas le cas, il n’est sûrement pas nécessaire. Vous pouvez aussi vous mettre à la place de la personne en face : vous ne connaissez sûrement pas tout son vécu, son parcours. Vous ne mesurez certainement pas l’impact que vos paroles peuvent avoir sur le mental et le moral de cette personne. Alors autant éviter non ? Il ne semble pas qu’on ait besoin de commentaires et de critiques sur notre corps ou notre apparence à la moindre sortie ou photo. 

Il semble en revanche nécessaire de continuer à lutter contre les situations de harcèlements (cyber ou pas) qui constituent un délit, et qui peuvent donc être punies par la loi. Dans le cadre de la lutte contre le harcèlement en ligne, l’État a lancé une nouvelle campagne de prévention avec un numéro dédié : le 30 18. N’hésitez pas à vous en servir. 

Enfin, en réaction qui fait du bien : des mouvements comme le body positivisme, peuvent faire partie des solutions pour se réconcilier avec soi-même en prônant l’acceptation de soi et le fait d’assumer son corps tel qu’il est.  

Article rédigé par notre sexologue et thérapeute de couple Claire Alquier !

 

[1] D’après l’institut de sondage Yougov 

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