« Alors, t’as quelqu’un » ? – cette question, tous les célibataires la connaissent bien. Et au bout du troisième repas de famille, on a envie de répondre au tonton trop curieux : « Une seule personne ? Si tu savais… Le polyamour, ça te dit quelque chose ? »
Bien que la relation classique à deux soit toujours la plus répandue, elle est loin d’être la seule forme de vie en couple.
Cependant, il n’est pas simple de nous extraire de nos schémas binaires qui s’articulent difficilement au delà du statut de « célibataire » ou de « en couple ». Dans les relations amoureuses, tout n’est pas noir ou blanc – il y a meme une énorme zone grise qui peut être sacrément amusante. Bienvenue dans la relation 2.0.
Relation ouverte
La relation ouverte est un modèle pour les personnes en couple qui s’autorisent mutuellement à avoir d’autres partenaires sexuels ponctuels. Tout en vivant ensemble comme un couple « classique », les petites aventures sont autorisées. Les participants déterminent eux-mêmes à quelle fréquence, dans quelles circonstances et avec quelles restrictions les escapades amoureuses dans le lit d’autrui sont autorisées. Cette forme de relation convient à tous·tes celleux qui se sont émancipés de l’exclusivité, sexuelle notamment. En effet, ce type de relation nécessite une communication ouverte et honnête, sans tricherie. Il s’agit d’écouter ses désirs et ceux de sa·on partenaire. Ici, le couple n’est pas considéré comme une structure de restriction mais bien comme un lieu d’épanouissement personnel avant meme d’etre partagé. En sortant d’un modèle exclusif, la confiance doit etre au coeur de la relation pour permettre à la jalousie de s’immiscer au minimum dans nos belles aventures…
Friends with benefits
Je préfère l’appelation friends with benefits que sexfriends, la deuxième appelation pronant trop la dimension sexuelle de la relation à mes yeux. Car en effet dans ce modèle de relation, il s’agit avant tout d’une amitié, à laquelle s’ajoute des extras, un peu comme des toppings sur ta glace. Cela signifie qu’une soirée Netflix avec ta·on pote peut s’accompagner de temps en temps d’un peu (beaucoup ?) de sexe. Cela est très simple – la relation amicale est au premier plan mais cela ne signifie pas pour autant que les relations sexuelles occasionnelles sont taboues. La difficulté réside toutefois dans la définition d’une limite claire mais comme dans tout type de relation, la communication est essentielle. Ce type de relation nous amène à repenser nos relations affectives en général. En effet, on a toujours érigé l’amour amoureux comme une priorité au détriment parfois de l’amitié qui restait platonique et annexe. Mais cela ne tient qu’à nous d’imaginer d’autres schémas, d’autres manières d’aimer.
Polyamour
Peut-on aimer plus d’une personne à la fois ? Un « oui » franc et massif se fait entendre dans la foule des polyamoureux·ses (du grec : poly = beaucoup et du latin : amor = amour). Les polyamoureux·ses vivent une relation amoureuse engagée avec plus d’un partenaire. Mais contrairement à une relation ouverte, dans le polyamour, les participant·es peuvent multiplier les relations romantiques sans nécessairement les « hiérarchiser ». Une personne polyamoureuse peut penser qu’un·e seul partenaire n’a pas à prendre seul·e la charge de subvenir aux besoins de l’autre, qu’ils soient émotionnels ou sexuels. Dans ce modèle de relation, l’exclusivité n’est pas considérée comme pertinente. En effet, les polyamoureux·ses ne concoivent pas l’exclusivité comme une preuve de sentiments mais plus comme un besoin social de controle. Considérée parfois comme une fuite de l’engagement, ce modèle est au contraire une vision très réfléchie de la vie avec autrui sans pour autant négliger sa liberté. Je me suis toujours posée la question de savoir pourquoi nous ne gérions pas nos relations amoureuses comme nos relations d’amitié, c’est à dire avec plus de légèreté et d’indépendance. Car au fond, avoir plein de potes, c’est cool, alors pourquoi ne pas avoir plein de lovers ?
Friends with benefits, polyamour et plus encore – ces formes de relations prouvent que nos schémas monogames classiques ne sont pas immuables. Et c’est tant mieux, pas vrai ?