L’identité de genre c’est notre façon de nous percevoir, cela renvoie au sentiment profond de qui on est. C’est un sentiment fort, qui ne se contrôle pas et qui ne se choisit pas. Parfois il est en accord avec le genre donné à la naissance, se basant sur les organes génitaux, c’est à dire le sexe biologique, parfois il ne l’est pas.
L’identité de genre est la conviction intime et personnelle de se sentir homme, femme, ni l’un ni l’autre ou les deux à la fois. Il existe autant de nuances et d’identités de genre que de personnes. Le terme d’identité de genre est généralement préféré au terme d’identité sexuelle pour éviter une confusion avec l’orientation sexuelle. Pour mémoire, l’orientation sexuelle est un mode d’attirance sexuelle pour le sexe ou le genre opposé, pour le même sexe ou genre, ou pour les deux.
En sciences sociales, le sexe d’une personne désigne les caractéristiques biologiques (on parle de génétique, de chromosome et d’hormones notamment), tandis que le genre renvoie à une construction sociale.
Quelles sont les différentes identités de genre ?
On peut tout à fait vivre et exprimer son identité de genre de façon très variée. D’ailleurs, il s’agit aussi de considérer que cette identité pourra aussi évoluer dans le temps, au cours de la vie des personnes.
On peut toutefois noter quelques identités de genre plus fréquentes, qui sont définies comme telles :
- féminin : une personne de genre féminin se reconnaît dans les caractéristiques féminines définies par la société
- masculin : une personne de genre masculin se reconnaît dans les caractéristiques masculines définies par la société
- non binaire : une personne non binaire ne se reconnaît ni dans le masculin, ni dans le féminin
- gender queer : une personne qui se décrit comme n’étant ni masculine, ni féminine, comme étant les deux, ou un mélange des deux
- gender fluide : une personne dont l’identité et l’expression de genre peuvent fluctuer en fonction du moment de la vie ou des circonstances
Il est aussi indispensable de comprendre la signification des termes “cisgenre” et “transgenre” : l’identité de genre d’une personne cisgenre correspond au genre donné à la naissance, alors que pour une personne transgenre, l’identité de genre ne correspond pas au genre donné à la naissance.
Comment bien prendre en compte l’identité de genre d’une personne ?
Rappelons que l’on parle bien de personnes, que l’on soit cis, que l’on soit trans, que l’on se reconnaisse de genre féminin ou gender fluide… En clair, pour éviter toute violence, considérons toujours que personne n’est mieux placé que les personnes elles-mêmes pour exprimer leur genre.
Personne n’est mieux placé que les personnes elles-mêmes pour exprimer leur genre.
Peu importe donc, les représentations sociales, culturelles, religieuses avec lesquelles nous avons toustes grandi, peu importe donc les stéréotypes de genre avec lesquels nous avons toustes évolué… intéressons-nous à chaque personne, dans leur singularité, et tout devrait bien se passer.
En cas de doutes sur le comportement à adopter, quelques petits pré-requis sont indispensables :
- Utilisons le bon pronom. Il n’y a pas de débat sur ce sujet : le pronom à utiliser est celui du genre dans lequel la personne s’identifie. Et si la personne ne se présente pas en tant qu’homme ou femme, on peut tout à fait lui demander quel pronom elle préfère utiliser. Et lorsque l’on parle de cette personne à d’autres personnes, c’est toujours le pronom choisi par elle-même que l’on devra préférer. Cela permet d’éviter le “mégenrage”, qui est l’action de parler de la personne en utilisant un genre dans lequel elle ne se reconnaît pas, et qui est une action extrêmement violente.
- Utilisons le bon prénom : celui à utiliser au quotidien est toujours le prénom avec lequel la personne s’est présentée, même si ce n’est pas celui qui est sur les papiers officiels. Même conseil que pour le pronom : si on a un doute, on demande. En effet, l’usage du dead name (prénom assigné à la naissance et indiqué à l’état civil) d’une personne est d’une violence inouïe quand il en a été choisi un autre, correspondant mieux à son identité de genre
Personne n’est jamais mieux placé que la personne elle-même pour nous donner les informations que nous devons savoir.
- Évitons de juger l’apparence : ne donnons pas notre avis sur l’apparence de notre interlocuteur ou interlocutrice,et n’évaluons pas en quoi son image correspondrait ou non au genre auquel iel est identifié.e. Déjà parce que nous risquerions de nous tromper, et ensuite parce qu’on ne nous le demande pas, notre avis.
- Evitons d’interroger la personne sur son sexe génital. D’abord, est-ce une question que nous poserions à une personne se définissant comme cisgenre ? Certainement pas. Alors ne le faisons pas avec qui que ce soit. Interroger quelqu’un sur sa génitalité en dehors d’un entretien médical (qui le nécessiterait, pas un rdv chez le dentiste), ou éventuellement d’une relation intime, est un propos de nature sexuelle qui peut être qualifié d’outrage, et donc, qui peut être puni par la loi.
- De la même manière, n’interrogeons personne sur son suivi médical : ces informations sont personnelles et confidentielles et personne n’a à être interrogé sur son historique médical.
Enfin et surtout, n’hésitons jamais à réagir en cas de propos déplacés, pour faire respecter le pronom, le prénom de la personne, ou quoi que ce soit d’autre ayant trait à son genre et à sa singularité. Que la personne concernée soit présente ou non, réagissons quand nous le pouvons, cela peut sauver des vies.