Ne se lire que d’une main », « jouer au billard anglais », « jouer de la mandoline » ou encore « secouer son grain de café », voilà quelques expressions exotiques qui nous amènent à notre sujet du jour. Nous allons parler de plaisir solitaire, d’onanisme, ou encore d’autoérotisme… bref, de cette pratique plus connue sous le terme de « masturbation ». Lorsqu’on parle de masturbation, on parle bien de la pratique qui consiste à se donner du plaisir sexuel par la stimulation des organes génitaux ou d’autres zones érogènes, généralement à l’aide de ses mains ou de divers objets et accessoires prévus (c’est mieux) à cet effet.
La masturbation a longtemps été stigmatisée et jugée tour à tour comme une pratique amorale, quelque chose qui est “sale” et qui doit donc se faire dans le secret, quelque chose dont on ne parle pas. Souvent aussi on entendra que cette pratique est bonne pour les célibataires ou pour les personnes qui ne sont pas épanouies sexuellement dans leur couple (pour ne pas dire complètement frustrées). Heureusement depuis quelque temps, les paroles se libèrent, les connaissances et les représentations évoluent, et il est enfin l’heure de l’assumer haut et fort :
La masturbation, c’est bon. Pour la santé, pour le moral, pour le corps…
Les avantages sont nombreux en la matière
Aujourd’hui, en effet, les nombreux points positifs de la masturbation sont non seulement connus, mais aussi admis. Se donner du plaisir diminue le stress, aide à mieux dormir, stimule l’activité cardiaque et donc muscle son cœur et fait circuler les hormones du bien-être (sérotonine et ocytocine en tête de file). Le plaisir solitaire comporte aussi des vertus antidouleurs et favorise l’apaisement, voilà pourquoi on le conseille largement pour soulager les douleurs de règles par exemple.
Outre ces aspects bénéfiques pour la santé, les possibilités offertes par les plaisirs solitaires sont extrêmement vastes.
Déjà parce que l’ensemble du corps peut être une source de plaisir : ce ne sont pas seulement les parties génitales mais le corps tout entier qui est une zone érogène potentielle, quelle chance ! En explorant, en laissant notre fantasmatique s’exprimer, en faisant appel à notre créativité, on invente et ré-invente notre plaisir, de sorte à épanouir toujours un peu plus notre sexualité. La masturbation, c’est la possibilité de mieux se connaître soi-même, et de se donner des clés et outils pour mieux jouir. Accessoirement cela nous permettra de mieux en parler à nos partenaires en communiquant mieux sur ce qui nous fait plaisir…
Quelques conseils pratiques
Il n’y a pas de recette magique toute prête à reproduire, mais bel et bien une quantité infinie d’ingrédients, à décliner et à varier, selon l’humeur, selon l’envie du moment !
- Prendre du temps : profiter d’un moment de la journée (n’importe lequel, matin, midi, soir, tout peut fonctionner !) où l’on est seul.e, tranquille et pas pressé.e
- Mettre en silencieux ou éteindre son téléphone afin de ne pas être dérangé.e
- Se mettre dans un mood propice, créer un contexte favorable à la détente : une douche bien chaude, un bain délassant, un soin, se crémer le corps, une musique agréable, une lumière chaleureuse et tamisée, des bougies, un verre de vin… (liste non exhaustive !)
- S’autoriser des choses qui nous font plaisir : un bon repas que l’on mitonne ou qu’on se fait livrer, un film, une série qu’on attendait avec impatience, une lecture, un podcast… (là non plus, pas de limite à vos envies !)
- Aller à la rencontre de son corps et oser se caresser, avec ou sans accessoires (vibrants, pénétrants, aspirants, il y en a pour tous les goûts)
- Utiliser des supports divers : une lecture inspirante, un audio érotique, un film pornographique…
- Utiliser son imagination, faire appel à ses souvenirs
- Prendre son temps : le plaisir solitaire s’apprend et évoluera tout au long de sa vie. Il n’y a pas de bonne ou mauvaise manière de faire, simplement il s’agit de s’écouter pour avancer à son propre rythme.
Au cœur des plaisirs solitaires, se niche donc cette idée capitale de prendre du temps pour soi, pour se faire du bien. C’est s’autoriser un moment spécial sous le signe du plaisir sexuel certes, mais aussi sensuel. Celui qui vient des sens : goûter, sentir, regarder… et c’est à la portée de tous.tes. Faites-le à votre rythme, sans vous brusquer.
Le plaisir solitaire demande du temps et c’est quelque chose qui s’apprend. A n’importe quel âge et moment de sa vie.
Pas d’injonction donc en la matière, simplement la conviction que c’est bon pour soi, pour son développement, que cela permet d’apprendre sur soi, et que c’est aussi un outil précieux d’émancipation et d’épanouissement dans notre sexualité et dans les rencontres que l’on peut être amené.e.s à faire.
Évidemment si votre rapport à la masturbation vous fait souffrir, de quelque manière que ce soit, n’hésitez pas à en parler à un.e spécialiste.