Parce que ce n’est pas toujours expliqué clairement, ni dans les livres, ni même parfois par les professionnel·les de santé, voici un guide simple et bienveillant pour comprendre comment se déroule une IVG, étape par étape.
L’IVG, ou interruption volontaire de grossesse, est une procédure médicale permettant de mettre fin à une grossesse de manière sûre et encadrée. C’est un droit fondamental pour toutes les personnes qui ne souhaitent pas poursuivre leur grossesse.
En France, environ 220 000 à 230 000 IVG sont pratiquées chaque année. On estime qu’une femme sur trois aura recours à une IVG au cours de sa vie.
L’IVG a été légalement reconnue en France en 1975, grâce au combat de Simone Veil et d’autres militantes. Depuis, des générations de femmes ont pu accéder à une grossesse volontairement interrompue en toute sécurité. Ce droit est désormais inscrit dans la Constitution, mais dans les faits, quand une grossesse imprévue ou non désirée accident arrive, que faire ? Quelles sont les démarches, les options et les délais ?
Ce guide a pour but de t’accompagner et de t’aider à y voir plus clair, de manière concrète, humaine et sans jugement.
À qui s’adresser ?
Tu viens de remarquer un retard de règles, ou des symptômes inhabituels.
Le test de grossesse est positif. Panique, questions, doutes.
La première chose à faire : confirmer la grossesse par une prise de sang . Elle permet de connaître le taux d’hormone de grossesse (hCG) et donc de dater la grossesse.
Si tu es mineur·e et que tu veux garder la démarche confidentielle, tu peux te rendre directement dans un centre de Planning familial : c’est gratuit et anonyme.
Tu peux appeler :
- Le Planning familial le plus proche,
- Ton ou ta médecin, sage-femme ou gynécologue.
Si tu choisis de te rendre directement au Planning Familial, dis simplement : « Je souhaite des informations pour une IVG. »
Pas besoin de te justifier.
Tu auras un rendez-vous d’accueil sous 5 jours en moyenne, pour échanger sur ta situation, ton terme et les deux méthodes possibles.
Les méthodes d’IVG
Option 1 : l’IVG médicamenteuse (jusqu’à 9 SA)
Elle se fait en deux temps, à 24 et 48 h d’intervalle.
- Mifépristone :
Ce premier comprimé, pris au centre de santé ou chez ton médecin, interrompt la grossesse.
Il bloque l’action de la progestérone, l’hormone qui permet à la grossesse de se maintenir.
Concrètement, la muqueuse de l’utérus commence à se détacher, et le col s’assouplit.
Certaines personnes ne ressentent presque rien, d’autres ont de légères douleurs ou de petits saignements.
- Misoprostol :
Pris 24 à 48 h plus tard, il provoque les contractions et l’expulsion de l’embryon.
Les saignements commencent 1 à 4 h après la prise et peuvent durer plusieurs jours.
Les douleurs ressemblent souvent à des règles fortes.
Il est conseillé de rester chez soi ce jour-là, entourée si possible d’une personne de confiance.
Contact le centre ou les urgences si :
- Tu saignes beaucoup (plus de 2 serviettes maxi absorbantes saturées par heure pendant 2 h),
- Tu as de la fièvre,
- Ou des douleurs très fortes malgré les antalgiques.
Option 2 : l’IVG instrumentale (jusqu’à 14 SA)
Elle se pratique à l’hôpital ou en clinique, sous anesthésie locale ou générale.
L’intervention dure 5 à 10 minutes, et tu restes ensuite en observation une à deux heures.
Avant l’acte, une consultation permet :
- De choisir ton type d’anesthésie,
- De vérifier la datation de la grossesse,
- De poser toutes tes questions.
Le jour J :
- Si tu es sous anesthésie générale, il faut venir à jeun,
- L’équipe t’accompagne tout au long du processus.
- Le praticien introduit un fin tube relié à un système d’aspiration douce pour vider l’utérus.
- Tu repars le jour même avec des antalgiques et des conseils pour la suite.
Un contrôle médical est prévu 2 à 3 semaines plus tard, pour s’assurer que tout va bien.
Après l’IVG
Des saignements peuvent durer jusqu’à quelques semaines, et la fatigue est fréquente.
Tu peux aussi demander un accompagnement psychologique : c’est confidentiel et gratuit dans les centres de planification.
On te proposera souvent de parler contraception, si tu le souhaites.
Un droit à protéger
En France, certain·es médecins peuvent refuser de pratiquer une IVG, mais ils ont l’obligation légale de t’orienter vers un·e collègue. C’est ce qu’on appelle la clause de conscience spécifique à l’avortement.
C’est pourquoi il est important de s’entourer de professionnel·les bienveillant·es et formé·es, car ce parcours n’est jamais anodin.
L’IVG est un droit. Et tant qu’il faudra le défendre, on continuera d’en parler.
Chez Adam & Eve, nous croyons qu’une sexualité libre et épanouie commence par le respect de soi et le droit de choisir. Comprendre l’IVG, ses étapes et ses droits, fait partie de cette liberté : pouvoir décider de son corps et de sa grossesse est essentiel pour se sentir en sécurité et sereine.
C’est pourquoi nous proposons des guides clairs et bienveillants, comme celui-ci, pour t’accompagner dans tes choix sans jugement. Parce qu’une sexualité épanouie ne peut exister que si tu es informée, autonome et soutenue, que ce soit dans le plaisir ou dans la protection de ton corps.